Sélectionner une page

Focus sur la santé au masculin

CHU Tivoli » Actualités » Focus sur la santé au masculin

Chaque année en novembre, une campagne de sensibilisation aux problèmes de santé spécifiques aux hommes, dont le cancer de la prostate et des testicules, les troubles sexuels ou encore la santé mentale et la prévention du suicide, est organisée.

C’est un fait, le suivi médical des hommes est moins régulier que celui des femmes. Ces derniers ont tendance à négliger leurs problèmes de santé et à éviter la prise en charge médicale. Il en résulte un dépistage plus tardif des pathologies lourdes et des pronostics plus pessimistes qui pourraient être évités grâce à une meilleure sensibilisation à la prévention.

Mieux prévenir le cancer de la prostate

De nos jours, les problèmes liés à la reproduction et à l’intimité masculines sont encore largement tabous. Or, 90 % des pathologies traitées en urologie touchent à la sexualité. Il peut s’agir du cancer de la prostate, des testicules, de troubles de l’érection ou de l’éjaculation. 25 % des hommes de 40 ans souffrent de troubles de l’érection. Malgré le blocage que peuvent provoquer ces sujets, il est important de consulter son médecin. Le cancer de la prostate est devenu le cancer masculin le plus fréquent. Comme de nombreux cancers, plus il est détecté tôt, plus les chances de guérison augmentent. Le dépistage se fait, entre autres, à l’aide d’une prise de sang qui mesure le taux de PSA. Un taux élevé de cet antigène conduit à un examen complémentaire, le toucher rectal, qui permet d’affiner ou non le diagnostic. Une résonance magnétique nucléaire, accompagnée de biopsies, peut alors être proposée. Il est conseillé de se faire régulièrement dépister à partir de 45 ans, malgré les réticences que la nature de cet examen provoque chez certains hommes.

Sensibiliser les jeunes au cancer des testicules

Par ailleurs, outre le cancer de la prostate, les jeunes sont plus particulièrement concernés par le cancer des testicules, le plus répandu chez les hommes de 15 à 35 ans. Pourtant, le sujet reste sensible et tabou. D’où l’intérêt de la sensibilisation et d’un dépistage précoce. C’est pourquoi la campagne Movember invite les jeunes hommes à pratiquer régulièrement une autopalpation des testicules afin d’identifier toute grosseur suspecte. Aujourd’hui, les tumeurs de la prostate, de la vessie ou des testicules se traitent de mieux en mieux. Grâce, entre autres, aux progrès en matière de dépistage, mais aussi au développement des traitements hormonaux et chimiothérapiques, de la radiothérapie ou de l’immunothérapie. Ou encore, depuis une quinzaine d’années, grâce à la chirurgie, qu’elle soit robotique ou classique.

Santé mentale et risques suicidaires

Les conséquences d’une santé mentale fragile peuvent être mortelles. La population masculine est particulièrement exposée au suicide. L’Organisation Mondiale de la Santé évalue à 510.000 le nombre d’hommes qui se suicident chaque année dans le monde. Cela correspond à un suicide par minute ! Chez ces derniers, le suicide est généralement lié à la perte d’un travail ou à une rupture sentimentale. Il y a deux à quatre fois plus de tentatives de suicide chez les femmes que chez les hommes, mais le nombre de suicides réussis est deux fois plus important chez les hommes que chez les femmes. Pour expliquer ces chiffres, l’ONG Movember invoque la pression sociale exercée sur les hommes en matière de virilité. Par peur de paraître faibles, ces derniers n’osent pas demander de l’aide, ce qui les maintient plus longtemps dans un déni de la maladie.

Prévention et écoute sont essentielles

En présence de signes de dépression, d’anxiété ou de pensées suicidaires, il est important d’en parler. Movember permet aussi de mettre en lumière les difficultés liées à la santé mentale chez les hommes. Son objectif est de contribuer à ce qu’ils puissent mener une vie plus heureuse, plus saine et plus longue. Trois facteurs sont intimement liés pour augmenter la qualité et l’espérance de vie chez les hommes. À savoir : la prévention et la prise en charge médicale des cancers urologiques, le développement d’une sexualité épanouie et une meilleure prévention du suicide.